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La maison de naissance – (1) – le suivi, un accompagnement global à la naissance

Dernière mise à jour : 12 mai 2020





Fin mai 2018, j’apprends que je suis enceinte. Joie immense, j’attends mon conjoint pour lui annoncer le soir, il est tout aussi heureux.

Tout de suite, je sens que cette grossesse va se passer beaucoup mieux que la première, stressante, car on avait repéré une « grosseur » en tout début de grossesse, puis une anomalie du placenta (tripartita) qui provoquerait une hémorragie le jour de l’accouchement.

Mais surtout cette fois, je sais ce que je veux, et je compte m’y préparer : un accouchement naturel, physiologique, une naissance respectée, de celles où on fait confiance à la femme qui accouche, où la femme se réapproprie son corps, et ses capacités naturelles à donner naissance.

Après un déclenchement, une grosse péridurale mal dosée, une épisiotomie , un mauvais séjour en maternité ponctué de conseils inutiles et de visites envahissantes, et le sentiment que mon premier accouchement m’avait échappé, je ne voulais pas revivre cela. Bien sûr, la première fois je ne savais pas, je ne savais rien, car on ne nous informe pas et je n’avais pas pu décider en connaissance de cause.


Cette fois le choix de la maternité se pose réellement, alors j’hésite, entre deux maternités de bonnes réputations pour les accouchements physiologiques, et une maison de naissance. Je m’inscris dans les trois lieux pour me laisser un peu de temps. La maison de naissance serait l’idéal, avec un accompagnement global à la naissance (suivi par la même sage femme pendant toute la grossesse, qui m’aidera ensuite à accoucher, dans un lieu non médicalisé et très zen, d’ailleurs la maison de naissance s’appelle le CALM : Comme A La Maison) mais je suis sur liste d’attente...


Le CALM: Comme à La Maison


Finalement, le CALM me rappelle quand je suis à 4 mois de grossesse pour me dire que je peux prendre une place. Je rencontre alors ma fée, celle qui me suivra durant la grossesse, celle qui sera mon ange le jour de l’accouchement, qui m’aidera à finir sans même s’en rendre compte. F., une personne toute douce, calme, détendue, et si agréable à écouter…

Le suivi se passe sans encombres, pas de « préparation » technique et inutile comme dans la plupart des maternités, où on nous apprend à respirer, à souffler, et différentes positions pour accoucher. Comme si les femmes ne pouvaient pas trouver les ressources nécessaires en elles-mêmes et suivre leur instinct, comme s’il fallait « apprendre » à accoucher.


Au CALM, il n’y a pas de préparation donc, mais des femmes, des sages-femmes, qui sont là pour vous écouter, pour parler avec vous, pour vous rassurer sur vos capacités à donner naissance, à (re)devenir mère, et parents. C’est ce que j’ai aimé. Moins on chercher à « apprendre », moins on est stressé. En réalité on réapprend l’inné, à se connecter à soi, à suivre son instinct… ça nécessite en fait de réapprendre ce qu’on a perdu, car on vit dans un monde où les femmes ont été déconnectées de leur propre corps, où l’accouchement est vu comme ultra douloureux, nécessitant absolument de se faire anesthésier, où le corps médical , encore dominé par une vision patriarcale, a pris le dessus sur le naturel, où tout est fait pour que la femme soit dépossédée d’elle-même, de son corps, et soit obligée de s’en remettre principalement au médecin (souvent pour le confort de ce dernier).





Au CALM, pas de lumières désagréables d’hôpital, on accouche dans une des deux chambres, cosy, avec des lumières douces et tamisées, une déco sympa, un lit deux places, et une baignoire… Rien que les lieux détendent, apaisent, et c’est exactement l’environnement qu’il faut pour accoucher. Car pendant ma grossesse j’apprends tout de même des choses : notamment que le stress et la peur de la douleur bloquent les ocytocines, hormones absolument nécessaires pour le début du travail et pour l’accouchement, car elles favorisent la dilatation du col. Or, comment peut-on se sentir détendues en milieu hospitalier parfois surmédicalisé , avec des vas et viens de personnes qu’on connaît à peine, et avec un monitoring constamment sur le ventre ?


Au CALM, pas de monito le jour J, d’ailleurs pas de monito de toute la grossesse.

Au CALM, pas de vérification du col de l’utérus, ni en début ni en fin de grossesse, ni même le jour où j’arrive pour accoucher car ça n’indique en rien l’avancée des choses.

Et pourtant tout s’est merveilleusement bien passé.


Préparation: physiologie de l'accouchement et méthode Bonapace


En parallèle du suivi au CALM nous avons fait une préparation avec la méthode Bonapace, qui consiste justement à savoir comment le travail se met en route, comment favoriser la détente et la création d’ocytocines, et comment gérer la douleur, essayer de la détourner ou au contraire l’accueillir, et la vivre comme un pas de plus vers la rencontre avec son bébé. Bref, réapprendre le naturel, ce que les femmes ont toujours su faire depuis la nuit des temps, avant que les hommes décident de s'emparer du sujet de la grossesse et de l’accouchement et d'en éloigner les sage-femmes de l'époque.

J’ai également lu des témoignages d’accouchements à domicile et j’ai pratiqué beaucoup de méditations. Ces petites choses m’ont aidées, mais en réalité, ce que je retiens de ce suivi, c’est qu’il faut se faire confiance, et reprendre un pouvoir et un savoir inné, tant que les choses se passent bien.


Maternités et péridurale


Bien sûr, je ne remets pas en cause le fait que la médecine est extraordinaire et a permis de sauver des mamans et des bébés, mais comme son nom l’indique il s’agit de médecine, elle est utile quand il y a un problème, une maladie, une vie à sauver. Je ne comprends donc pas pourquoi on a généralisé tous les accouchements en maternité avec un suivi hyper pointu, et pourquoi la péridurale est devenue la première option, si bien que la majorité des femmes part d’avance avec l’idée qu’il leur faudra la péridurale… C’est tellement dommage car on informe peu les femmes de la cascades de conséquences négatives que provoque celle-ci, surtout si elle est trop/mal dosée: elle bloque les hormones naturelles, ralentit voire stoppe le travail, ce qui peut amener à un déclenchement et donc à une césarienne, elle est également néfaste à la mise en place de l’allaitement maternel...

J’ai personnellement vécu tout ça avec mon premier accouchement et je n’avais même pas imaginé à quel point vivre un suivi puis un accouchement sans médicalisation pouvait être aussi agréable. Il me semble vraiment dommage, à la fois pour le système de santé, mais aussi pour les femmes que les accouchements aient tous lieu en maternité avec des séjours de 3 jours ou plus . Cela coûte cher, les femmes perdent confiance en elles, et font aveuglément confiance au corps médical. Les femmes doivent reprendre confiance en elles, en leur capacités, en leur pouvoir, car ce sont des hommes et la vision patriarcale encore très présente dans les maternités, qui ont un jour décidé que les femmes ne pouvaient plus pratiquer le métier de sage-femmes (périodes de chasses aux sorcières/femmes pour les éloigner du Savoir), et que la femme devait accoucher de manière à améliorer le confort de celui qui l’aidait à accoucher.

Je vous mets un lien intéressant sur l’histoire de la position, contre-nature , d’accouchement, dite gynécologique où on retrouve l’histoire de la position gynécologique:


“Il est d’usage dans les maternités françaises d’accoucher sur le dos, jambes calées dans les étriers. Mais connaissez-vous l’origine de cette habitude ?

« On dit » que la généralisation de cette position trouve ses sources à l’époque de Louis XIV. Ce dernier aurait imposé à une de ses maîtresse d’accoucher sur le dos, de sorte qu’il puisse voir naître l’enfant.

François Moriceau, le médecin obstétricien ayant assisté cette naissance, aurait apprécié le confort procuré pour le suivi du déroulement de l’accouchement, et aurait par la suite rédigé un ouvrage autour de l’obstétrique ( Traité des maladies des femmes grosses et de celles qui sont accouchées ), préconisant notamment l’emploi de cette position.”.


Bref, encore une fois, une information que l’on sait taire pour ne pas que les femmes fassent trop de vagues….


crédits photos: Camila Cordeiro, Jeffery Erhunse, via Unsplah

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