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Sépare-toi de ton bébé!

Dernière mise à jour : 12 mai 2020



J’ai parfois l’impression qu’on cherche à dresser les bébés comme on dresserait les animaux, de peur qu’ils nous “envahissent”. Je m’interroge sur la motivation à faire des enfants dans ce cas. Les méthodes de dressage au sommeil (sous entendu: laisser pleurer l’enfant seul dans sa chambre pour qu’il “apprenne” et “comprenne” à quelques jours de vie que ses parents ne répondront pas à son besoin de proximité, ou d’être nourri) sont encore parfois recommandées par des professionnels non formés et non informés des dégâts que cela peut engendrer (car c’est prouvé, laisser pleurer un enfant créé un stress énorme et toxique pour son cerveau, il apprend de plus à se résoudre, et à taire l’expression de ses besoin et de ses émotions). 

Heureusement ça bouge un peu, tout le milieu médical recommande maintenant de garder le bébé dans sa chambre au moins 6 mois,  voire même de le porter autant que possible, et si possible de l’allaiter (recommandations: 6 mois d’allaitement exclusif, et 2 ans d’allaitement en complément d’une alimentation solide, mais  le taux d’allaitement maternel en France est encore vraiment bas).

J'entends quand même encore trop souvent “tu le portes trop”, “tu cèdes à ses caprices en répondant à ses pleurs”, “il faut le laisser seul, le confier”. Mais pourquoi? Veut-on absolument que le monde de demain soit fait d’adultes angoissés et déprimés parce dès leur naissance on a cherché à les isoler de ceux qu’ils aimaient le plus au monde? On sait aujourd’hui qu’un tout petit a besoin de ses parents, du peau à peau, de contact, de présence. Et puis honnêtement, on n’a généralement pas envie de laisser son tout petit. Personnellement, j’ai mis beaucoup de temps (1 an) à pouvoir le laisser passer une nuit sans moi (l’allaitement y est pour beaucoup mais je crois que même sans allaiter il m’aurait été impossible de laisser mon bébé une nuit avant au moins 6 mois).

Bien sûr je ne pouvais pas le savoir ni le prévoir avant de l’avoir vécu mais laisser son bébé est un cap tellement difficile à passer alors pourquoi chercher absolument à convaincre les parents de le faire?


Je m’interroge souvent sur ce qui pousse les parents à éloigner au plus vite et au plus loin leurs bébés d’eux. Je ne sais pas si c’est vraiment ce qu’ils souhaitent ou si c’est la société qui leur fait penser qu’il faut  séparer les bébés de leurs parents au plus vite, pour que les parents puissent de nouveau mener leur vie d’avant. Il y a pourtant bien un avant et un après, un enfant nous pousse dans nos retranchements les plus profonds, il réveille beaucoup de choses en nous, nous remet en question de façon permanente, nous permet de nous améliorer car nous prenons les décisions les plus importantes de notre vie lorsque nous élevons un enfant. On ne PEUT juste pas avoir la même vie qu’avant. Un bébé n’est pas juste un machin qui sort d’un ventre et ne doit pas trop déranger le monde adulte. C’est un être humain à part entière qui a autant, si ce n’est plus, de besoins et d’émotions qu’un adulte, et qui, pour aller bien notamment comme futur adulte, doit construire des bases et des fondations solides via l’attachement sécure. Je renvoie à ce sujet vers les travaux John Bowlby et sa théorie de l’attachement : les besoins du bébé se situent dans les contacts physiques, un bébé a besoin avant tout, pendant de longs mois (au moins 2 ans), de développer une relation d’attachement avec la personne qui prend soin de lui pour avoir un développement émotionnel et social normal.


Je trouve que notre monde est parfois vraiment étrange et étonnant, de nombreux adultes vont mal, sont déprimés, ont des maladies psychiatriques, des addictions, des troubles alimentaires, et on ne cherche pas à comprendre d’où cela vient… Peut-être qu’il serait temps de se tourner vers le type d’éducation qu’ont reçus ces adultes, de chercher à comprendre, de retourner un peu aux sources, de renouer avec le bébé/enfant qu’on a été pour envisager une parentalité consciente, éclairée et simplement respectueuse des être humains que sont les enfants? Je connais tellement d’adultes qui vont mal, qui ne sont pas l’aise avec leurs sentiments, leurs émotions, qui sont renfermés, malades psychiquement, ce sont étrangement bien souvent des adultes qui ont gardé peu de liens forts avec leurs parents et peu d’amour envers eux… Cherchez l’erreur…


Crédit photo: Kyle Niber via Unsplah

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